Bye bye NSA, hello NAS

Vous n’avez pas pu passer à côté du scandale Prism, ce programme de surveillance qui permet à la NSA d’éplucher toutes nos données sur le web (mails, réseaux sociaux et solutions de stockage type Dropbox).

Vous avez aussi probablement entendu parler du Celebgate, une énième histoire de piratage de photos privées sur le cloud.

Sachant cela, et pour peu que vos clients vous imposent des clauses de confidentialité, se posent inévitablement des problèmes d’éthique : comment protéger les textes de nos clients des regards indiscrets ?

Une solution consiste à conserver toutes ces données « en local », c’est-à-dire sur votre ordinateur et des disques externes de sauvegarde. Mais on perd alors les services si pratiques offerts par Dropbox et consorts, comme le partage et la synchronisation des fichiers.

À moins d’opter pour un NAS.

Un NAS, kézako ?

Rien à voir avec le rappeur. Un NAS (network-attached server, ou « serveur connecté au réseau ») n’est ni plus ni moins qu’un serveur personnel, une sorte de mini-ordinateur autonome, qui fonctionne sans écran, équipé de plusieurs disques durs et relié à Internet. Les données ne transitent par aucun serveur tiers et restent chez vous. La présence de plusieurs disques durs permet de préserver vos fichiers en cas de panne de l’un des disques par un système de redondance des données (on parle de « RAID »). Ce système, auparavant l’apanage des entreprises, est désormais accessible au grand public depuis plusieurs années.

NAS, mode d’emploi

J’ai donc opté pour un NAS de marque Synology (leader en la matière, ce qui signifie communauté d’utilisateurs étendue et aide facilement disponible) à deux baies (on peut y installer deux disques durs), que j’ai donc équipé de deux fois 3 To (téraoctets, soit quelque 6 000 Go au total, mais seulement la moitié utilisable… Le coût de la protection des données).

Synology a acquis sa réputation par la fiabilité de son matériel, mais aussi par les services annexes. La marque fournit en effet une interface de gestion appelée Diskstation Manager, permettant d’administrer facilement son NAS (copier des données, les crypter, paramétrer les accès, planifier des téléchargements, accès distant, etc.). Et surtout, il propose un service de synchronisation des fichiers appelé CloudStation. Il vous suffit de définir les dossiers que vous souhaitez synchroniser et d’installer le client CloudStation sur tous vos appareils (exactement comme Dropbox) pour retrouver vos fichiers toujours à jour partout.

L’avantage sur les services en ligne, comme je le disais, est que rien ne sort de chez vous. Et donc personne ne peut y accéder (à moins de pirater votre réseau, puis de pirater l’accès au NAS).

Et si vous craignez des dégâts chez vous (incendies, inondation), vous avez également la possibilité de copier vos données vers un autre NAS délocalisé (par exemple chez un proche dont vous pourrez contrôler l’accès).

Le bonus ? Pour éviter que vos photos coquines uploadées sur iCloud ne finissent aussi sur la toile (même si vous vous ne vous appelez pas Jennifer Lawrence), Synology propose aussi des applications sur smartphone pour que vos photos soient automatiquement téléchargées sur votre NAS.

Le NAS, que des avantages ?

Petite ombre au tableau, gérer un NAS demande malgré tout certaines connaissances informatiques. Synology a beaucoup travaillé (avec réussite) à rendre cette technologie accessible au grand public, mais si vous souhaitez exploiter les fonctions les plus avancées, il faudra mettre les mains dans le cambouis des paramétrages réseau.

De mon expérience personnelle, après quelques soucis initiaux avec CloudStation, tous mes fichiers sont parfaitement synchronisés. De plus, si vous ne souhaitez vraiment pas abandonner le stockage en ligne, l’application Cloud Sync permet de synchroniser vos fichiers présents Dropbox, OneDrive, Google Drive, Hubic et consorts avec votre NAS. Et je confirme que tout est parfaitement fonctionnel.

Enfin, un NAS a un coût. Comptez au bas mot 300 € pour un NAS à deux baies (le minimum, une seule baie ne procure aucune sécurité en cas de défaillance de vos données, l’idéal étant quatre baies) et deux disques durs de 3 To. Cela dit, Dropbox ne propose que 2 Go dans sa version gratuite ou 1 To pour 120 €/an.

Et vous, êtes-vous prêt à rapatrier toutes vos données ?

4 réflexions au sujet de « Bye bye NSA, hello NAS »

  1. Merci Laurent pour cet article. J’ai moi aussi investi dans un NAS de marque Synology, qui fonctionne parfaitement. Il est branché directement sur la box de mon opérateur. Au départ, je programmais une synchronisation hebdomadaire avec SyncBack Free. Après de très grosses frayeurs, je viens de passer à une synchro quotidienne.
    Je savais qu’il existait une fonction Cloud, mais sans avoir creusé plus loin… Elle risque de me servir très prochainement, donc encore merci pour ce rappel ! Mon informaticien maison va regarder ça rapidement 😉

    1. Après quelques semaines d’utilisation, je suis un poil plus mitigé sur CloudStation. J’ai l’impression qu’il ne me synchronise pas toujours les dernières versions de mes fichiers. Donc en attendant une mise à jour, j’utilise toujours les stockages en ligne pour plus de sécurité. Sinon, il reste effectivement le système de sauvegarde programmée.

  2. Bonjour Laurent, merci pour cet article qui conforte mon choix concernant une solution de stockage et de sauvegarde un peu plus fiable qu’un simple disque dur externe. Je suis traducteur également et le NAS va répondre à bon nombre de mes soucis d’organisation, et mettre les mains dans le cambouis, j’aime ça 🙂 Je penche pour le DS215j avec deux disques WD Red 3 To également, ou 2 To, j’hésite encore. Et vous, lequel avez-vous choisi (si ce n’est pas indiscret) ? N’est-il pas trop bruyant pour travailler toute la journée avec dans la même pièce, et le reste de la journée (et la nuit) vu que le but est qu’il reste toujours allumé (comme un « vrai » serveur) ? Concernant le Cloud maison, j’ai vu qu’il existe également des solutions opensource, à voir par rapport à CloudStation…

    1. J’ai opté pour le DS215 (pas « j »), qui me semblait avoir un rapport qualité-prix légèrement plus intéressant. Il n’est pas dans la même pièce que là où je travaille, mais dans mon salon. Sans aucun autre bruit, on entend la soufflerie des ventilateurs, mais avec une box internet ou un PC à côté, j’imagine que ça passe assez inaperçu. J’ai aussi réglé les paramètres pour qu’il s’éteigne automatique à minuit et se rallume à 9h. Je n’en ai aucune utilité la nuit (je n’héberge pas mon site web dessus, par exemple), donc autant économiser un peu d’électricité.

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