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Quand le football s’essaye à la poésie

…ça ne marche pas toujours.

Le club de football de l’Olympique de Marseille a donc dévoilé son nouveau maillot pour la saison prochaine. Outre la faute de goût, le quotidien La Provence a également décelé… une faute d’orthographe. Ce ne sont pourtant pas les textes qui abondent sur les maillots. Mais quand on veut faire des vers, on risque de devenir verts ; les ciel et blanc de l’OM s’en souviendront.

« Nos cœurs sont oranges« . Oui, mais non. Nos cœurs ne sont qu’orange.

Profitons-en pour revoir un petit point de grammaire, parce que les goûts et les couleurs, ça ne s’accorde pas toujours. Et le pluriel des couleurs peut être un vrai casse-tête.

La règle générale affirme que « l’adjectif de couleur utilisé seul suit la règle générale des adjectifs et s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie », nous rappelle le Guide d’Antidote. Soit. On dira donc « De jolies fleurs bleues se cachent sous ces feuilles vertes. »

La où ça se gatte, ce sont les cas particuliers. Les adjectifs deviennent alors invariables. Voici les différents cas :

  • le mot couleur est suivi d’un nom : « ses yeux couleur noisette ».
  • la couleur dérive d’un nom : « les tulipes citron« , « les pivoines framboise« . Et bien sûr : « les cœurs orange« . Et oui, on sous-entend le mot « couleur » (les cœurs couleur orange), ce qui nous ramène à la règle précédente.
  • deux couleurs combinées : « des yeux bleu-vert« , « une chevelure brun-noir« . Notons que le trait d’union n’est pas obligatoire.
  • une couleur avec un mot apposé  : « des pousses vert pomme ou vert tendre« . On sous-entend le nom commun.

Mais il y a aussi des situations plus complexes, où notre adjectif peut être tantôt invariable, tantôt accordé :

  • une couleur et un complément introduit par de :
    • Invariable s’il s’agit d’une véritable couleur : « une voiture jaune d’or« , « une veste bleu de nuit« .
    • Accordé dans le cas contraire : « Elle était verte de peur« , car vert n’est pas une couleur particulière, juste une image.
  • des couleurs coordonnées, unies par et :
    • Invariable si l’objet contient toutes les couleurs : « Sur le voilier, toutes les femmes devaient porter des robes bleu et blanc » (les robes sont bicolores).
    • Accordé si c’est l’une ou l’autre couleur seulement : « Sur le voilier, toutes les femmes devaient porter des robes bleues et blanches » (certaines robes sont bleues, d’autres blanches).
    • Invariable encore s’il n’existe qu’un exemplaire pour chaque couleur : « Trois robes bleue, blanche et rouge » (une de chaque couleur).

Vous vous faisiez avoir comme un bleu ? Pas de quoi rougir, il y a de quoi s’emmêler les pinceaux !

Google Drive aura-t-il la peau de Dropbox ?

I wrote about it almost a year ago here (Dropbox & Google?) and here (Dropbox & Gdocs: conclusion): why, oh why Google don’t launch a service « à la Dropbox » to sync files and edit them online?

Well it seems Mountain View heard me (because we all know they thoroughly read my blog).

Let’s come to the facts: this week, Google Drive went public. This service replaces Docs and works pretty much like Dropbox, synchronizing one folder between all your devices (smartphone, tablets, etc.) and with Drive homepage. But it offers the possibility to edit and create new documents directly online, which can be quite useful when you don’t have access to your computer.

Also, both services allow for only one folder to be synchronized. Don’t worry, if you’re a classifying crank and you don’t want to mess up your folders, here’s a solution: symbolic links.

But I’ll stick to what I’ve said: Google own file format (gsheet, gdoc) is not 100% compatible with MS Office. This means if you want to modify a Word document on Drive, you’ll first have to convert it, which can cause loss of format and maybe data (imagine converting a pretranslated doc with Crados…). For this reason, I cannot recommend Drive for a professional use. The risk of modifying my clients’ source documents is just too great at the moment. And contrary to Dropbox, you can’t retrieve older versions of your files.

And there’s the issue of available storage space. Drive offers 5 Gb; Dropbox only 2, but you can extend it to 18 Gb with referrals and various promotional offers. You can also buy space, and in this case Drive is much more attractive (even if prices skyrocketed with Drive: from 5$ per year, the 20-ish Gb cost now 2,50 $ per month).

So: Drive or Dropbox? Personally, I’ll use both: Dropbox for my professional files, as I am assured they won’t be deteriorated, and Drive for all other file types, such as drafts for my blog, letters, images, eBooks…

Anyway, be aware that Dropbox recently improved its referral system and offers now 500 Mb for each referral (vs. 250 Mb before). So if you don’t have a Dropbox account yet and want some extra storage space, click on this link.

Code de déontologie

 12. Le traducteur s’interdit de même de porter préjudice à la profession par toute action, notamment en acceptant des conditions de travail incompatibles avec les exigences du présent code de déontologie.

Code de Déontologie des traducteurs, ATLF, 1988

 

Une piqûre de rappel indispensable quand on croise, dans les travées du Salon du Livre en 2012, des éditeurs (étrangers) qui n’ont pas honte de proposer 3 € par page de 2000 signes (« indemnités de frappe au clavier »).

 

Alurette, gentille alurette

Le français est une langue passionnante. Et Antidote un outil d’exception, qui permet d’en découvrir tous les jours un peu plus.

Par exemple, je viens juste d’apprendre l’origine de l’expression « il y a belle lurette ». J’utilise Antidote (très bien présenté par Ma Voisine ici) pour son correcteur d’orthographe si efficace, mais aussi pour ces nombreux guides et dictionnaires, à commencer par le dictionnaire de synonymes, qui m’a sauvé bien des traductions. Or donc, alors que je cherchais un synonyme imagé de « longtemps », mon logiciel m’a proposé « il y a belle lurette ». Comme je cherchais une expression bien particulière, si possible avec une référence à un âne (ne me demandez pas pourquoi), j’ai décidé d’enquêter sur ce mot : lurette.

C’est vrai quoi, je ne l’ai jamais vu utilisé en dehors de cette expression (et j’ai vérifié, rien à voir avec la comptine du titre)

Et bien Antidote m’a appris qu’il s’agissait tout simplement d’une déformation de l’expression « Il y a belle heurette« , que je trouve mignonne comme tout, en passant.

Du coup, j’ai bien envie de vous faire un petit point de français un peu plus régulièrement et vous partager mes découvertes ou rappeler des règles essentielles (comme l’accord de 1,5, les inversions avec « je », etc.). Ça vous tente ?

Et n’oubliez pas : dès demain, les 2es rencontres de la traduction s’ouvriront dans le cadre du Salon du Livre, porte de Versailles à Paris. J’y serai, et vous ?