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L’auto-entrepreneur, suite

Une info de dernière minute pour tous ceux qui seraient intéressés par ce nouveau statut (qui devrait entrer en vigueur, je le rappelle, au premier janvier prochain). Une rencontre avec le secrétaire d’État Hervé Novelli est prévue le jeudi 18 décembre, à 12h30 à la Monnaie de Paris.L’e-mail que j’ai reçu précise: « Comme tous les pionniers, vous avez certainement des questions précises sur ce que peut vous apporter ce régime ou sur la façon de l’exercer » et propose de « remettre en mains propres les premiers kits de l’auto-entrepreneur, qui contiendront tous les éléments dont vous aurez besoin au 1er janvier (feuille de déclaration, facturier, livre de caisse, etc.)« .

Le nombre de places semble limité, il est donc conseillé de s’inscrire au plus vite en envoyant un message à l’adresse autoentrepreneur@cabinets.finances.gouv.fr.

[Mise à jour: Suite à un grand nombre d’inscription, la rencontre prévue le 18 décembre prochain se tiendra non plus à la Monnaie de Paris mais à l’université Dauphine, avancée à midi et toujours sur inscription!]

 

 


 

Le multilinguisme en Europe

On me fait dire dans mon oreillette que, suite aux États généraux du multilinguisme qui se sont tenus à Paris fin septembre, les 27 ministres de la Culture de l’Union européenne ont « invité les États membres, avec le soutien de la Commission, à coordonner et renforcer leurs actions en faveur de la traduction, du sur-titrage des œuvres du spectacle vivant et du sous-titrage des œuvres audiovisuelles et des films » (source : ue2008.fr).

Toujours sur le même sujet, je rajoute un lien ci-contre vers un blog de Café Babel sur les politiques linguistiques en Europe. Le site, tenu par un italien et traduit en français, se décrit comme étant « un journal virtuel d’analyse et de commentaire » et n’hésite pas à dénoncer certaines réformes bien peu médiatisées, notamment en France. À lire notamment, un billet sur la réforme de l’École nationale de la Magistrature où l’anglais juridique est largement favorisé aux dépends des autres langues. C’est sur Le Politiche Linguistiche.

À noter enfin cet Appel pour une politique européenne de traduction, signé notamment par Umberto Eco. Je vous invite à consulter le texte complet et à signer l’appel ici.

Interprète, moi ?

Voilà. J’ai eu ma première expérience professionnelle en tant que « non-interprète » Piqûre de rappel pour les non-initiés : le traducteur écrit, l’interprète parle ; moi, j’écris. Je me suis donc essayé à l’interprétation en consécutive (c’est-à-dire que mes interlocuteurs s’arrêtaient pour me laisser le temps de traduire, à l’inverse de la simultanée), pour dépanner une délégation italienne en visite à Paris. Il m’est certes arrivé de faire cet exercice dans un cadre informel, avec des amis ; mais le milieu professionnel est plus exigeant. Quoiqu’il en soit, j’ai pu avoir un aperçu des difficultés de ce métier, notamment la concentration extrême et la rapidité de réflexion pour retransmettre le message le plus fidèlement possible, sans en oublier la moitié en route.

 

Bilan de l’exercice : deux heures d’interprétation, une gorge sèche et un gros coup de fatigue, mais aussi un petit sentiment de satisfaction pour mon italien pas trop rouillé !

 

Ah, les Interprètes… sachez que vous ferez toujours l’objet de l’admiration des traducteurs !

Pour votre santé, parlez au moins 5 fruits et légumes par jour

Mon amie, qui a enseigné un temps dans un lycée en Angleterre, m’a récemment fait remarquer à quel point la langue française pouvait être imagée. Ou plutôt, ses élèves le lui ont fait remarquer, l’oreille de l’apprenant étant plus sensible à ce genre de particularités : la langue d’un peuple reflète souvent ses caractéristiques sociologiques et culturelles.

L’exemple par excellence ? Les expressions colorées – fruitées, même – du français. Je cite pêle-mêle : avoir la pèche (ou la patate), être rouge comme une tomate, en avoir pour sa pomme, être bonne poire, avoir une peau d’orange (ou de pêche, encore), appuyer sur le champignon, se prendre le chou (ça revient souvent, quand on est traducteur), prendre une prune, avoir du blé, « se faire carotte » puis se retrouver sans un radis ou encore se mêler de ses oignons… la liste est longue !

Autant d’expressions qui démontrent l’amour français pour la gastronomie et les produits de la nature. À l’inverse, le vocabulaire anglais est au français ce que le Jelly est à la crème brulée : bien moins savoureux ! Il suffit de voir que le mot cook signifie à la fois « cuisiner », « cuire », « préparer », et désigne même le cuistot !

De nombreux sites répertorient les expressions inspirées de la gastronomie, comme aujardin.info.

[Illustration: Giuseppe Arcimboldo, Estate (1563), huile sur bois, Kunsthistorisches Museum, Vienne]

L’auto-entrepreneur

Et nous allons commencer ce blog par une nouvelle qui fait plaisir. A partir du 1er janvier 2009 entre en vigueur le nouveau statut d’ « auto-entrepreneur ». Cette innovation, qui s’inscrit dans le projet de Modernisation de l’économie, prévoit notamment de pouvoir créer son entreprise sans s’inscrire au Registre du commerce.

Ce statut s’applique à toute personne physique qui souhaite exercer une activité rémunérée et déclarée à titre principal ou complémentaire. La loi a été prévue notamment pour encadrer le commerce électronique et parer aux éventuelles dérives, comme sur eBay où de nombreux vendeurs évitent le statut « pro » malgré des ventes à faire pâlir votre boulanger.

Mais la bonne nouvelle, c’est que ce statut s’applique tout aussi bien à nous autres traducteurs. Aux termes de la loi, tout traducteur salarié (ou libéral, d’ailleurs) pourra ainsi proposer ses services en toute légalité et ce, sans passer par la case Urssaf ou portage salarial. Notons que cela s’adresse également aux étudiants, qui seront soulagés d’éviter le portage lorsqu’ils ne bénéficient pas d’associations comme Lingua ESIT.

Quelques informations pour les futurs auto-entrepreneurs :

  • l’auto-entreprise est unipersonnelle ;
  • l’auto-entreprise doit réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 32 000 € pour les prestations de services (donc de traduction) ou à 80 000 € pour les autres prestations ;
  • l’auto-entrepreneur se voit attribué un numéro SIREN à vie, qui l’habilite à émettre des factures ;
  • l’auto-entrepreneur bénéficie d’une franchise de TVA, c’est-à-dire qu’il ne facture pas la TVA à ses clients ;
  • Enfin, l’auto-entrepreneur cotise bien entendu à toutes les caisses (CIPAV) mais les cotisations dues ne sont calculées qu’en fonction des encaissements (aucune charge à payer si aucune recette n’est déclarée). Celles-ci sont payées au forfait, fixé à 23% pour les prestations de services.
Serait-ce la législation tant attendue qui couvre enfin ce vide juridique empêchant les traducteurs de fournir des services d’appoint en toute simplicité ? Je l’espère sincèrement. Mais gare toutefois aux casse-têtes administratifs et aux zones d’ombres qui accompagnent toute nouvelle législation…

Ceux qui ont eu, ont ou comptent avoir une expérience de la sorte sont cordialement invités à témoigner !

Pour plus d’informations, voir le site officiel de l’auto-entrepreneur : www.auto-entrepreneur.fr

[Vidéo: François Pérusse, l’Entreprise]