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L’Hexalogue de la traduction

Comme je viens tout juste de rejoindre l’ATLF (après l’AAE-ESIT, la SFT, la Sofia, la Scam et des passages au CIoL et à la NETA et en attendant une éventuelle adhésion à l’ATAA), j’en profite pour diffuser le message d’un autre acronyme d’une autre organisation, qui fait également un travail remarquable pour la défense des traducteurs littéraires en Europe, j’ai nommé le Conseil européen des associations de traducteurs littéraires (le CEATL). Celui-ci publie en effet son « Hexalogue », un code de bonne conduite en six points à l’intention de tous les acteurs de la traduction littéraire (auteurs, traducteurs, éditeurs, etc.). Je vous le reproduis ici, mais sachez que vous pourrez le retrouver en téléchargement sur leur site. Ah, et n’oubliez pas le Salon du livre et de la presse jeunesse, ce week-end à (côté de) Paris.

Hexalogue

Les six commandements du « fair-play » en traduction littéraire, adoptés par l’Assemblée générale du CEATL le 14 mai 2011.

1. Cession de droit
La cession des droits encadrant l’usage de l’œuvre traduite sera limitée dans le temps à un maximum de cinq ans ainsi qu’aux limites et à la durée de la cession des droits de l’oeuvre originale. Les droits cédés seront détaillés dans le contrat.

2. Rémunération
La rémunération pour l’oeuvre commandée sera équitable; elle permettra au traducteur d’en vivre décemment et de rendre une traduction de bonne qualité littéraire.

3. Modalités de paiement
À la signature du contrat, le traducteur recevra un à-valoir sur la rémunération d’au moins un tiers. Le solde lui sera versé au plus tard à la remise du manuscrit.

4. Obligation de publication
L’éditeur publiera la traduction dans les délais fixés dans le contrat, au plus tard deux ans après la remise du manuscrit.

5. Participation aux droits d’auteur
Le traducteur aura droit à une participation équitable aux droits d’auteur pour l’exploitation de son oeuvre sous quelque forme que ce soit, à partir du premier exemplaire.

6. Nom du traducteur
Auteur de la traduction, le traducteur sera nommé partout où le sera l’auteur de l’original.

NJATB évolue (un peu)

Un petit billet rapide pour vous présenter quelques petites évolutions sur NJATB :

  • Le changement le plus notable est probablement la barre de sélection des langues, passée de la colonne de droite au menu supérieur. C’est d’ailleurs une liste déroulante à présent. Cela faisait longtemps que je voulais le faire, mais il me manquait quelques astuces de CSS,
  • La colonne de droite a été remaniée : le widget sur les « Billets récents » disparaît au profit d’un élément intitulé « Par-ci, par-là » proposant des posts au hasard. La liste des catégories est aussi regroupée dans une liste déroulante,
  • Le texte de la page d’accueil (Qui suis-je) a été réécrit afin d’être plus léger, plus clair et plus direct,
  • J’ai également actualisé d’autres pages (Portfolio, Links) pour refléter l’évolution de mon activité.

J’espère que vous apprécierez ces petits changements. N’hésitez pas à laisser vos commentaires ci-dessous. Pour demain, je vous ai concocté un billet spécial sur l’Hexalogue de la traduction !

Traduire de bon matin…

(…un samedi en plus, non mais quelle idée.)

Le 26 novembre dernier avait lieu la traditionnelle Matinale de la SFT, ce petit-déjeuner mensuel réunissant des traducteurs autour d’un café et d’un grand thème, présenté par des spécialistes de la question. Ces conférences-croissant attirent généralement du beau monde, et celle de novembre n’a pas dérogé à la règle : Ma Voisine Millionnaire, Worker Bee, Cat(s), Books & Rock ‘n’ Roll ou encore Les Piles (par la pensée) étaient tous présents.

Ce samedi-là, donc, le thème de la matinée portait sur le panorama de la traduction audiovisuelle, une branche bien à part dans le microcosme traductologique, où vivent d’étranges créatures capables de disparaître sous des centaines de mètres de bande pendant plusieurs semaines. La matinale était animée par Isabelle Audinot et Sylvestre Meininger, vice-président de l’ATAA, l’association des traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel.

Devant une soixantaine de traducteurs ignorants et captivés (dont moi-même), nous avons été initiés aux différences entre doublage, sous-titrage et voice-over, pour la télé ou le ciné, ainsi qu’aux « réalités d’un secteur en crise« . Si traduire pour la télé ou le ciné vous attire, je vous encourage fortement à parcourir le site (et le blog) de l’ATAA ainsi que l’inévitable blog des Piles Intermédiaires.

Dans un univers où « les traducteurs sont choisis par l’équivalent des imprimeurs« , où « les prix ont chuté de 60% en 15 ans« , où seule « une vingtaine de traducteurs vivent du cinéma » et où la force de travail croît de près de 10% par an (soit 60 nouveaux diplômés chaque année), les traducteurs audiovisuels ont la vie dure. Comme l’a d’ailleurs avoué Isabelle, qui a plus de 150 films à son actif, « l’objectif n’est surtout pas de créer des vocations« , le secteur est déjà saturé.

Et pourtant, il faut avouer que voir son nom au générique d’un film (même tout à la fin) ou entendre nos répliques sortir de la bouche de George Clooney, ça doit être grisant.

Voici SOFIA, ma nouvelle meilleure amie

Vous êtes traducteur d’édition ? Vous fréquentez assidûment la bibliothèque de votre quartier, dont vous parcourez les rayons Feng Shui ou Jeunesse juste pour la satisfaction légèrement honteuse de voir votre nom dans un lieu public ? Et bien sachez que 1) vous n’êtes pas le/la seul(e) et 2) ça peut vous rapporter de l’argent !

Laissez-moi vous présentez ma chère amie Sofia. Voici ce qu’on peut lire sur son site :

Sofia, Société Française des Intérêts des Auteurs de l’écrit, est une société civile de perception et de répartition de droits, administrée à parité par les auteurs et les éditeurs dans le domaine exclusif du Livre. Seule société agréée par le ministre chargé de la Culture pour la gestion du droit de prêt en bibliothèque, Sofia perçoit et répartit le droit de prêt en bibliothèque. Elle perçoit et répartit également, à titre principal, la part du livre de la rémunération pour copie privée numérique.

Mais qu’est-ce donc que ce mystérieux droit de prêt ?

La loi n°2003-517 du 18 juin 2003 relative à la rémunération au titre du prêt en bibliothèque et renforçant la protection sociale des auteurs institue une licence légale du droit de prêt public et met en place un système de gestion collective obligatoire. […] Cette loi autorise le prêt des livres en bibliothèque, les auteurs et les éditeurs bénéficiant en contrepartie d’une rémunération équitable financée par une contribution forfaitaire de l’État fixée par décret et par une redevance de 6% du prix public hors taxes du livre vendu à une bibliothèque de prêt, montant versé par le libraire.(Source)

(Notez que cela fonctionne aussi pour les livres traduits pour les éditeurs francophones étrangers et pour les livres traduits en anglais)

Mes chers confrères, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire pour voir tomber des chèques dans votre boîte à lettres sans même y penser : adhérez à la Sofia ! Il vous en coûtera une bonne fois pour toutes 38 € pour votre part sociale (vous pouvez également attendre qu’elle soit déduite de votre premier chèque).