Perdus dans la traduction ?

Ne serait-ce pas plutôt « perdus dans l’imagination » ?

Avez-vous remarqué à quel point l’expression « Lost in Translation » est répandue sur la toile ? Une simple requête Google renvoie pas moins de 2,9 millions de résultats (en 0,40 secondes, s’il vous plaît). Certes, un grand nombre de ces résultats concerne directement le film de Sofia Coppola sorti en 2004. Mais en creusant un tout petit peu plus loin, on s’aperçoit que l’expression est systématiquement utilisé dès qu’un article aborde, même de loin, les langues.

Il y a quelques semaines déjà, sur Twitter, un léger ras-le-bol se faisait ressentir du côté des traducteurs. Après tout, ce n’est pas si difficile d’imaginer un titre différent (rien que le titre de ce billet, et pourtant je ne suis pas allé chercher très loin). Et n’oublions pas que le film n’avait strictement rien à voir avec la traduction (ni même avec les langues si je ne m’abuse).

Alors s’il vous plait, mesdames-et-messieurs-les-rédacteurs-du-web-2.0, soyez un peu plus imaginatif et arrêtez de nous inonder de « Lost in » !

4 réflexions au sujet de « Perdus dans la traduction ? »

  1. Tu as raison, la phrase "Lost in translation" est devenue trop "cliché". Moi aussi, j'ai remarqué cette tendance… it's very annoying!

  2. I quite agree with you, it's become an unpleasant and abused expression. I just wish I could see "gained in translation" as often. Susan Bassnett correctly remarked that a translation isn't necessarily a poorer replica of its original and that at times it can go as far as improving the source text (Translation Studies. Revised edition. London: Routledge, 1991, p. 30). Perhaps one should start focusing on this aspect of translation, too. 🙂

  3. Je pose mon bémol, j'aime bien le titre en anglais qui me semble vraiment évocateur, et le film parle vraiment des langues.

    Pas que de ça, c'est axé sur les différences culturelles, ce qui englobe aussi les langues, les scènes des shooting photo sont d'ailleurs vraiment géniales, on voit toute l'incompréhension avec le barrage de la langue, ainsi que les différences de références culturelles d'un pays à un autre. Quand il se rend compte que ce qui semble dépassé aux USA est archi tendance là-bas c'est vraiment génial, ce qui me rappelle qu'en Asie, la chanson "Hélène, je m'appelle Hélène" est un tube que l'on passe quasiment à chaque mariage et qui est considéré comme THE titre romantique made in France !!

    Bref, j'ai surtout aimé ce film, qui n'est quand même pas un chef-d'œuvre, parce que j'y retrouvais les grandes problématiques de notre magnifique métier !

  4. Et que dire des interlocuteurs qui prononcent d'un ton complice et sentencieux à la fois "traduttore, traditore!" ? 😉

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