Le journalisme sportif: sans état d’âme?

Qui a dit que sport et intellect ne faisaient pas bon ménage ?

Moi qui effectue régulièrement des traductions sportives, je suis assez fasciné par le vocabulaire utilisé par les journalistes et leurs tics de langage. À commencer par les innombrables références guerrières utilisées pour des jeux qui se veulent pacifiques et même pacifistes (« Au terme d’un combat sans merci, X a vaincu son ennemi Y, qui a fini par se rendre »).

Cet été, dans les pages de L’Équipe, le linguiste Claude Hagège était brièvement interviewé. Du « no trouble » à « Du côté de chez Swann », de la culture à l’inculture, il analyse quelques habitudes, bonnes et mauvaises, des journalistes sportifs, comme celle de se copier les uns les autres « sans état d’âme ».

Lui qui se dit enchanté de voir L’Équipe employer régulièrement le passé simple dans ses articles, peut-être devrait-il éviter de se rendre sur le site de l’UEFA, où l’imparfait est de mise. Mais trêve de bavardage, voici l’article en question.

Dans la même veine, j’avais repéré lors de mon séjour à Barcelone un petit ouvrage fort intéressant de Néstor Hernández Alonso intitulé « El Lenguaje de las crónicas deportivas » (éd. Cátedra) qui analyse la structure des chroniques sportives, leur grammaire, leurs adjectifs, leur syntaxe, ou encore le langage sportif propre au sport féminin. Bref, un petit ouvrage fort intéressant pour les amateurs du genre (en espagnol, bien sûr).

 

Post-scriptum : désolé pour ma longue absence, j’ai été fort occupé en cette rentrée. Ce ne sont pourtant pas les idées de billets qui manquent. J’essayerai de vous parler bientôt du glagolitique, cet alphabet qui a ponctué mes vacances en Croatie. J’ai également dans ma besace un petit sujet sur la Sofia et sur la sortie de l’auto-entrepreneur. Soyez patients !

Une réflexion sur « Le journalisme sportif: sans état d’âme? »

  1. Si seulement « pas de souci » ou souci tout court étaient limités au vocabulaire sportif dans l’audiovisuel… Quand le technicien de La Banque postale m’écrit que j’ai signalé un souci de connexion, je me dis que je suis bien où je suis. Je me souviens encore de la première fois où j’ai entendu Y’a pas d’souci de la part d’une standardiste qui aurait pu me répondre Je vous en prie (c’était en juillet 1989). Je pensais que c’était un tic perso-personnel. Merci pour cet article.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *